Le 28 mai dernier, à l’occasion de la journée internationale d’action pour la santé des femmes, le CROCT Bretagne (Comité Régional d’Orientation des Conditions de Travail) a organisé une journée à destination des professionnels intervenant dans ce champ, à laquelle je me suis rendue.
Plusieurs interventions ont rythmé cette journée, sous forme de conférences, d’échanges et de tables rondes.
La santé au travail des femmes est un enjeu majeur d’aujourd’hui et de demain.
Contexte historique
Sur le plan historique, rappelons que le travail était considéré pendant plusieurs siècles comme une affaire d’hommes. La croissance économique des 30 glorieuses a eu un impact fort sur l’insertion des femmes. Leur réussite dans les études ainsi qu’une meilleure maitrise de leur sexualité sont deux éléments qui ont favorisé l’augmentation de leur présence dans le monde du travail. Dans les années 60, les femmes représentaient un tiers des forces de travail, tandis qu’elles représentent aujourd’hui la moitié.
Cependant les représentations sociales sur la nature féminine ne changent que très lentement. Les mécanismes de production des inégalités de sexe ne sont pas cassés.
En 2017, 1,7 millions de travailleurs sont en situation de sous-emploi en France, dont 1,2 de femmes. Il s’agit là d’une précarité vécue ou potentielle. De même, en 2005, 80% des ouvriers à bas salaire sont des femmes.
Aspect ergonomie
Sur le plan de l’ergonomie, il existe une contradiction entre les visées d’égalité et de santé pour les femmes. Lors de l’arrivée d’une femme sur un poste traditionnellement occupé par un homme, le matériel n’est pas adapté. Par exemple, la hauteur du plan de travail n’est pas ajustée. Or les hommes étant en moyenne plus grands de 12 centimètres, cela pose un problème évident. Pour obtenir des ajustements de poste, la femme doit se « battre ». Lorsque ces ajustements n’ont pas lieu, on constate une augmentation significative du nombre d’accidents de travail.
La prise en compte des enjeux de santé au travail des femmes dans les actions de prévention doit se faire à travers une démarche participative et pluridisciplinaire. Il s’agit de se mettre d’accord sur l’engagement de cette démarche, d’évaluer les risques (diagnostic partagé), de coconstruire un plan d’action de prévention, de le mettre en œuvre, et enfin de l’évaluer et de le suivre durablement.
Violences
Il est important de bien prendre en compte, de prévenir et de s’engager sur le terrain des violences sexistes et sexuelles. En France, 20% des femmes actives sont victimes de harcèlement sexuel (à ne pas confondre avec l’agression sexuelle) : verbal, non verbal, physique. Avec la loi du 6 août 2012 (code pénal et code du travail), le harcèlement sexuel est reconnu. Ses conséquences sont nombreuses : psychologiques, physiques, professionnelles, personnelles.
Pour conclure, je vous propose une vidéo réalisé lors de cette journée par France 3 :