Qui n’a pas déjà donné à un ami ou a reçu d’un ami un conseil, somme toute bienveillant, mais tellement inutile, voire même profondément agaçant, à un moment où ça ne va pas top top.
Une déception amoureuse, et votre « meilleur(e) » ami(e) qui vous lance le fameux : « un de perdu, dix de retrouvés »!
Un problème au travail, et le collègue qui vous dit : « ça pourrait être pire ».
Le décès d’un proche, et un membre de votre entourage qui vous explique : « il aurait voulu que tu sois positif, heureux, que tu continues ».
Des phrases toutes faites comme celles-ci il y en un nombre important, que nous connaissons tous, et qui parfois nous sauvent lorsque l’on ne sait pas trop comment réagir, comment apporter notre soutien.
Alors ne culpabilisons pas d’en user parfois, mais soyons réalistes, cela n’apporte pas une réelle aide, c’est même clairement contre-productif. On peut considérer cela comme de la positivité toxique, voire de la dictature du bonheur, ou encore un savant mélange : la dictature de la positivité.
Il est important, essentiel, fondamental, de reconnaitre la souffrance, la difficulté, la peine. Tout individu a besoin de vivre ses moments pour pouvoir les accepter, les digérer et rebondir vers ce qui est bon pour lui.
Pour le proche qui souhaite soutenir, il s’agit de reconnaitre cette souffrance ou cette difficulté, de l’accompagner. Il est tout à fait possible d’encourager, de proposer des options positives, mais sans s’exonérer de la compréhension.
« Qu’est-ce qui pourrait te faire du bien? », « Comment puis-je t’aider? », « Allez, viens pleurer sur mon épaule, on en parlera plus tard », « Je comprends que ça te peine, dans cette situation ça me parait normal »…
Je vais vous donner un dernier exemple que j’évoque souvent dans mon cabinet, le verre à moitié plein. Le fameux! « Il faut que tu vois le verre à moitié plein » ou bien « Arrête de voir le verre à moitié vide ». Bien, bien… Seulement, le verre, il est à moitié plein ou bien il est à moitié vide? Réponse : les deux ! Alors, regardons le verre dans son ensemble. Et si vraiment ça nous est insupportable d’admettre la partie vide, je vous recommande de prendre un verre plus petit et d’y verser le contenu du premier verre, il sera donc cette fois totalement plein!